Lors des audits sécurité sur les chantiers que nous accompagnons, nous constatons, principalement dans le second œuvre, que les connaissances liées au port du casque sont souvent erronées. Parmi les réponses que nous entendons, les mêmes reviennent régulièrement:
« Il n’y a pas de grue, je ne suis pas obligé », ou bien « Je suis à l’intérieur, pourquoi devrais-je porter un casque ? », ou encore « J’ai une casquette anti-heurts, cela revient au même ».
Quelques rappels donc:
Le casque est un équipement de protection individuelle (E.P.I.) qui protège la tête dans tous les cas de figure. Son port obligatoire sur les chantiers est inscrit dans la loi, respectivement dans l’article 5 de l’ordonnance sur les travaux de construction : « Les travailleurs doivent porter un casque de protection lors de tous les travaux où ils peuvent être mis en danger par la chute d’objets ou de matériaux.».
Un casque de protection, mais de quoi parle-t-on exactement ?
Les casques de protection pour l’industrie sont régis par la norme EN397. Les casquettes anti-heurts elles, le sont par la norme EN812. Son port peut être envisagé dans des environnements exigus et pour se protéger de heurts, mais ne peut en aucun cas remplacer le port du casque et se protéger du risque de chute d’objet. Elle ne protège en effet qu’en cas de choc léger.
Donc, je peux décider de quand porter mon casque et/ou ma casquette ?
En théorie oui. Mais la perception du risque est différente pour chacun et la réalité d’un chantier est complexe. Certains vont estimer que dans telle pièce, il n’y pas de danger. Mais la présence de travaux sur un échafaudage roulant à proximité constitue déjà un risque de chute d’objet. De plus, ne pas venir avec son casque, car on travaille toute la journée à poser du carrelage, expose l’ouvrier lors de ses déplacements ailleurs sur le chantier.
C’est pour cela que nous recommandons aux maîtres d’ouvrage d’imposer clairement dès les soumissions et/ou dans un règlement de chantier, le port du casque obligatoire sur tout le chantier et pendant toute sa durée. Un maître d’ouvrage ou son représentant a parfaitement le droit d’imposer une règle qui dépasse les prescriptions légales.
Un chantier se termine par sa réception par les autorités et nous invitons tous les donneurs d’ordre à imposer le port du casque jusqu’à cette réception. Dans la pratique, il est réaliste et envisageable, lors de réceptions partielles de chantier, d’indiquer des zones où le port du casque n’est plus obligatoire. Il faut alors malgré tout veiller à ce que les ouvriers qui doivent traverser des zones non concernées aient un casque à disposition.
En ce qui concerne les exceptions : il y en a toujours, mais elles doivent être aussi restrictives que possible. Le cas échéant, plus personne ne porte de casque après quelques semaines par effet domino. Ces exceptions sont à définir avec la direction des travaux et/ou le coordinateur sécurité du chantier et doivent être limitées dans l’espace et le temps.
Le non-respect des consignes sécurité et leurs conséquences:
Tout comme pour tous les autres aspects de la sécurité, des contrôles doivent avoir lieu régulièrement. En cas de déviation, il faut dans un premier temps privilégier la persuasion aux sanctions. Si des collaborateurs refusent durablement d’appliquer des consignes, des sanctions doivent être prises en dernier recours. Ne rien dire lors d’un constat de déviation est la pire erreur.
Nous sommes convaincus de l’efficacité de notre recommandation et sommes à votre disposition pour toute question à ce sujet ainsi que pour vous aider à l’appliquer.